2050, c’est déjà demain pour l’industrie automobile. D’un revers de texte, la mécanique thermique voit son horizon s’assombrir, tandis que l’électrique s’installe en ligne de mire. Dans ce jeu de dominos législatifs, certains modèles disparaîtront bien avant le dernier tour de clé.
La liste des modèles visés par cette bascule réglementaire n’épargne ni les stars des centres-villes ni les berlines qui dévalaient l’asphalte des grands axes. Quelques exceptions demeurent, principalement du côté des utilitaires ou de véhicules à usages très ciblés, et la chronologie exacte varie d’un pays à l’autre. L’uniformité n’est pas encore au rendez-vous, mais le mouvement est lancé.
Voitures thermiques en 2030 : ce que prévoit la réglementation européenne et française
À partir de 2030, la vente de voitures thermiques neuves sera bannie dans toute l’Union européenne. L’objectif affiché : endiguer la pollution atmosphérique et freiner les émissions de gaz à effet de serre, en s’attaquant directement aux moteurs essence et diesel. Cette mutation s’appuie sur une dynamique européenne, mais la France déploie ses propres outils, s’inspirant notamment des travaux de la convention citoyenne pour le climat.
Sur le terrain, la France applique ce virage à travers un arsenal de mesures nationales et locales. Plusieurs métropoles ne se contentent plus d’incantations : elles mettent en place des zones à faibles émissions (ZFE), où les véhicules Crit’Air 4, 5 et non classés sont déjà persona non grata. Cette stratégie, dictée par l’urgence sanitaire face au dioxyde d’azote et à ses ravages, anticipe la grande bascule de 2030.
La portée des textes européens distingue clairement la vente de véhicules neufs de la circulation de ceux déjà en circulation. Les propriétaires de voitures thermiques conserveront le droit d’utiliser leurs véhicules, du moins, en dehors des ZFE et hors restrictions locales. Mais le contexte se durcit : les normes évoluent, les contraintes s’accumulent, le marché entier se trouve poussé vers la sortie du thermique. La transformation est profonde et inéluctable.
Quels modèles et marques seront concernés par l’interdiction à la vente ?
Dès 2030, vendre un véhicule thermique neuf relèvera du passé. Cette législation ne s’arrête ni à la taille ni au standing : elle cible aussi bien les petites citadines que les modèles familiaux ou les SUV haut-de-gamme. Les généralistes comme Renault, Peugeot, Citroën, Volkswagen, Toyota et Bmw devront retirer de leur catalogue toutes les références classiques à essence ou diesel.
La vague d’interdiction englobe tous les véhicules classés Crit’Air 1, 2, 3, 4 et 5 roulant strictement à l’essence ou au gazole. Parmi les modèles les plus concernés, on retrouve la Peugeot 208 et la Renault Clio côté français, la Volkswagen Golf, la Bmw Série 3, l’Audi A3 ou la Mercedes Classe A côté allemand. Les constructeurs de prestige n’y échappent pas : Porsche, Ferrari, Volvo, Jaguar devront tourner la page de l’essence pure. Chacun prépare sa mue, avec plus ou moins de volontarisme.
Tableau indicatif des principaux modèles concernés
Marque | Modèles emblématiques essence/diesel |
---|---|
Peugeot | 208, 308, 508 |
Renault | Clio, Mégane, Captur |
Volkswagen | Golf, Polo, Passat |
Bmw | Série 1, Série 3, X1 |
Audi | A1, A3, Q3 |
Ce tour de vis s’applique à tous les véhicules thermiques neufs : compacts, SUV, berlines, sans exception de typologie ou d’usage. Les hybrides dits « simples », qui associent moteur thermique et assistance électrique, sont eux aussi sur la sellette ; l’accent étant mis sur les modèles électriques ou hybrides rechargeables. Le secteur automobile, longtemps façonné par le couple essence-diesel, entre dans une ère de bouleversements sans précédent.
Ce que cela change pour les automobilistes : achat, revente et circulation après 2030
Les automobilistes abordent un paysage remodelé. Dès 2030, l’achat d’un véhicule thermique neuf ne sera plus qu’un souvenir : seuls les véhicules électriques, hybrides rechargeables ou à hydrogène subsisteront en concession. Le marché de l’occasion thermique perdurera, mais la tendance s’annonce défavorable pour la revente. La demande déclinera probablement, au rythme de l’extension des zones à faibles émissions (zfe) qui durcissent leurs critères d’accès.
Pour ceux qui conserveront leur voiture essence ou diesel, tout dépendra des règlementations locales. Les métropoles continueront d’étendre les zfe, rendant l’accès aux centres urbains de plus en plus restrictif pour les modèles anciens. Même le stationnement, l’assurance ou certains services dépendront de la catégorie environnementale du véhicule. La pression ne cessera de monter.
Heureusement, des aides publiques sont prévues pour accompagner cette transition. La prime à la conversion et le bonus écologique permettront d’alléger le coût d’acquisition d’un véhicule électrique ou hybride. Ces dispositifs, souvent modulés selon les ressources et la catégorie du véhicule remplacé, peuvent représenter un coup de pouce significatif lors du changement de voiture.
Voici quelques conseils à garder en tête pour aborder ce virage avec plus de sérénité :
- Anticipez la baisse de valeur des véhicules thermiques lors de la revente.
- Pesez vos capacités de remboursement avant toute souscription à un crédit auto.
- Intégrez les malus écologiques et le malus au poids dans votre réflexion sur l’achat d’un véhicule neuf.
Toute la filière automobile se réinvente : constructeurs, assureurs, sociétés de financement et réseaux de distribution adaptent leurs pratiques à la montée en puissance de l’électrique. Pour les conducteurs, ce nouveau contexte impose de repenser ses choix, entre contraintes de circulation, accès aux centres urbains et budget global. Le moteur tourne encore, mais la page se tourne plus vite qu’on ne l’imagine. Qui sera prêt à appuyer sur le bouton Start de cette nouvelle ère ?