20 ans : quelle plus-value et comment l’obtenir ?

22 ans, c’est le chiffre qui fait frémir bien des vendeurs immobiliers. La loi prévoit une exonération totale de la plus-value immobilière au bout de 22 ans de détention pour l’impôt sur le revenu, mais il faut attendre 30 ans pour être exonéré des prélèvements sociaux. Les règles d’abattement progressif, rarement maîtrisées, modifient sensiblement le montant imposable dès la sixième année de détention. Les cessions entre membres d’une même famille ou dans certaines situations exceptionnelles bénéficient parfois de régimes particuliers, souvent méconnus.

Les modalités précises de calcul, les justificatifs à fournir et les démarches auprès du notaire conditionnent la bonne application de ces exonérations. Chaque étape influe sur le montant final à déclarer et sur le montant effectivement perçu lors de la vente.

Vente immobilière : ce qu’il faut savoir sur la plus-value au bout de 20 ans

La plus-value immobilière ne frappe pas tous les biens avec la même sévérité. Dès qu’il s’agit d’une résidence principale, le vendeur passe entre les gouttes : aucune taxe à prévoir lors de la vente, quel que soit le temps passé dans les lieux. Mais avec une résidence secondaire, un logement loué, un bien laissé vacant, une SCPI, une SCI ou un terrain à bâtir, la taxation des valeurs immobilières s’applique sans concession et l’administration fiscale ne lâche rien.

La règle du jeu est claire : après 22 ans de détention, la note fiscale tombe à zéro pour l’impôt sur le revenu. Pourtant, le fisc garde la main sur les prélèvements sociaux jusqu’à la trentième année. Pour obtenir l’exonération complète, aucune astuce ne dispense d’attendre. Le compteur démarre à la date d’acquisition, qu’il s’agisse d’un achat, d’une donation ou d’une succession.

Voici les principales échéances à retenir :

  • Après 22 ans : exonération d’impôt sur le revenu.
  • Après 30 ans : exonération totale, y compris des prélèvements sociaux.

La plus-value reste imposable pour la vente d’une résidence secondaire, de parts de SCPI ou SCI, ou d’un terrain à bâtir, sauf exceptions (vente à un organisme social, prix inférieur à 15 000 €…). Dès la sixième année, les abattements progressifs pour durée de détention commencent à alléger la facture. Les modalités et le rythme de ces réductions diffèrent pour l’impôt sur le revenu et pour les prélèvements sociaux : un point de vigilance pour tout projet de vente ou d’arbitrage patrimonial.

Exonération après 22 ans, abattements progressifs : comment fonctionne la fiscalité ?

La fiscalité des plus-values immobilières repose sur un système d’abattement pour durée de détention. Plus un bien reste dans votre patrimoine, plus l’impôt s’efface. Deux volets distincts : l’impôt sur le revenu d’une part, les prélèvements sociaux d’autre part, chacun avec sa propre échelle.

Côté impôt sur le revenu, la réduction commence dès la sixième année : 6 % par an de la 6e à la 21e année, puis 4 % la 22e. La plus-value échappe alors à toute imposition sur ce volet. Pour les prélèvements sociaux, la cadence est différente : 1,65 % chaque année de la 6e à la 21e année, 1,6 % la 22e, puis 9 % par an jusqu’à la 30e année. À partir de la 31e, plus rien à payer.

Pour mieux comprendre les taux en jeu, voici un aperçu :

  • Taux d’imposition : 19 % pour l’impôt sur le revenu, 17,2 % pour les prélèvements sociaux.
  • Surtaxe : de 2 % à 6 % si la plus-value dépasse 50 000 €, hors terrains à bâtir.

Dans certaines conditions (opérations d’aménagement, cessions en zones tendues), des abattements exceptionnels peuvent s’appliquer et réduire jusqu’à 70 % voire 85 % la base taxable, selon la part de logements sociaux construits. Le type de bien, le contexte de la cession et la durée exacte de détention définissent le régime fiscal. Les terrains à bâtir, eux, échappent à ces abattements progressifs et relèvent d’un traitement à part.

Calcul de la plus-value : étapes, formules et exemples concrets

Le calcul de la plus-value immobilière suit un principe simple : on soustrait le prix d’acquisition du prix de vente. Mais entre ces deux montants, chaque détail compte : frais, travaux, justificatifs… rien ne doit être négligé.

Pour clarifier le processus, voici les principales étapes à respecter :

  • Départ : le prix de vente, diminué des frais à la charge de l’acheteur (diagnostics, mainlevée d’hypothèque, etc.).
  • Arrivée : le prix d’acquisition, auquel s’ajoutent les frais d’acquisition (droits de mutation, frais de notaire) et le coût des travaux réalisés, soit via les factures, soit par un forfait de 15 % si le bien est détenu depuis plus de cinq ans.

La plus-value brute ainsi obtenue sert de base pour le calcul de l’imposition. On applique ensuite les abattements pour durée de détention, ce qui réduit au fil des ans la part réellement imposable. Le point de départ du décompte ? La date d’acquisition, par achat, donation ou succession.

Pour illustrer, prenons un cas concret : un bien acheté 120 000 € en 2004, vendu 220 000 € en 2024. Ajoutons 9 000 € de frais d’acquisition et un forfait travaux de 18 000 €. Le calcul donne :

  • Prix d’acquisition corrigé : 120 000 € + 9 000 € + 18 000 € = 147 000 €
  • Plus-value brute : 220 000 € – 147 000 € = 73 000 €

Après application des abattements liés aux 20 années de détention, la part imposable chute fortement. Les taux diffèrent selon qu’il s’agit de l’impôt sur le revenu (19 %) ou des prélèvements sociaux (17,2 %).

L’application ou non d’une exonération dépend de la nature du bien vendu : résidence principale (exonération totale), résidence secondaire, logement locatif, terrain à bâtir… Pour ces derniers, chaque année de détention allège la charge fiscale, mais ne l’efface pas d’emblée.

Jeune homme confiant serrant la main d

Documents à préparer et démarches pour déclarer votre plus-value immobilière

La déclaration d’une plus-value immobilière suppose de rassembler certains documents, sans lesquels le dossier ne peut avancer. L’intervention du notaire est un passage obligé : il prend en charge le calcul, la déclaration et le paiement de l’impôt sur la plus-value immobilière auprès du fisc. Impossible de signer l’acte de cession sans son feu vert.

Voici la liste des pièces à réunir pour constituer un dossier complet :

  • L’acte d’acquisition initial (achat, donation, succession, partage), qui fixe le début de la durée de détention.
  • Les factures de travaux ou les justificatifs permettant d’augmenter le prix d’acquisition si le cas s’y prête.
  • Les justificatifs de frais d’acquisition (droits d’enregistrement, frais de notaire, etc.).
  • La promesse ou le compromis de vente signé, accompagné d’un relevé d’identité bancaire.

Le notaire collecte l’ensemble de ces éléments, vérifie les conditions pour les abattements liés à la durée de détention, remplit le formulaire fiscal adapté, calcule l’impôt dû (19 % pour l’impôt sur le revenu, 17,2 % pour les prélèvements sociaux) et procède au prélèvement sur le prix de vente. La somme est ensuite reversée à l’administration fiscale.

Le vendeur n’a aucune formalité supplémentaire à accomplir : tout est géré par le notaire. Si une exonération est acquise (résidence principale, durée de détention supérieure à 22 ou 30 ans selon l’impôt), elle s’applique lors de la signature de l’acte authentique, sur présentation des justificatifs. Le document remis par le notaire fait alors office de quitus fiscal. Une fois la transaction achevée, le vendeur peut tourner la page sans crainte d’un rappel du fisc.

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