Le mode B intrigue, même les conducteurs aguerris n’y échappent pas. Là où le mode D s’occupe des vitesses pour ménager la consommation, le mode B, lui, infléchit le frein moteur dans les descentes ou sur des longues pentes. Sur certains modèles, la lettre S s’invite à côté de D : ce n’est pas une surmultiplication, mais une gestion des rapports qui privilégie la puissance et la nervosité. D’un constructeur à l’autre, la signification de ces lettres varie, ce qui brouille volontiers les repères.
À quoi servent les lettres P, R, N, D, S et B sur une boîte automatique ?
Sur le levier de vitesse d’une boîte de vitesses automatique, chaque lettre traduit une fonction bien précise, héritée de décennies d’innovations mécaniques. Ces abréviations, familières sur la majeure partie des boîtes automatiques, rythment la conduite de tous les jours, du stationnement aux accélérations franches.
Voici à quoi correspondent ces lettres :
- P pour Parking : ce réglage bloque la transmission et immobilise les roues du véhicule. À utiliser uniquement lorsque la voiture est totalement arrêtée, moteur allumé ou coupé. Oublier ce détail peut se payer cher côté sécurité.
- R pour Reverse : enclenche la marche arrière. Le passage en R se fait toujours à l’arrêt complet, sous peine de malmener la mécanique.
- N pour Neutral : c’est le point mort. Dans cette position, la transmission se désaccouple : les roues tournent sans être entraînées par le moteur. Pratique lors d’un remorquage ou d’un arrêt prolongé, mais pas pour remplacer le frein à main.
- D pour Drive : la position la plus courante. Ici, la boîte gère automatiquement les changements de rapports. Le conducteur se concentre sur la route, le pied sur l’accélérateur.
- S pour Sport : destinée à une conduite sportive. Les rapports montent plus haut, le moteur prend plus de tours avant de passer à la vitesse supérieure, la réponse à l’accélérateur devient plus incisive : idéal pour ceux qui aiment un rythme soutenu.
- B pour Brake : ce mode accentue le frein moteur, particulièrement utile dans les descentes. Sur les hybrides ou électriques, c’est aussi un allié pour récupérer de l’énergie au moment du ralentissement.
Les lettres du levier de vitesse dessinent la relation entre conducteur et technologie. Bien les comprendre et les utiliser, ce n’est pas du chipotage : c’est la base pour circuler l’esprit tranquille et garder la maîtrise, quels que soient la route ou le trafic à affronter avec une voiture à vitesses automatiques.
Quand et comment utiliser chaque position pour une conduite sereine
Avec une boîte automatique, l’absence de pédale d’embrayage transforme les habitudes au volant. Toujours penser à poser le pied droit sur le frein avant de sélectionner une position sur le levier de vitesse : cette précaution évite bien des surprises. Pour se lancer, il suffit d’engager la position D : dès lors, la transmission prend seule en charge les changements de rapports, le conducteur n’a plus qu’à doser l’accélérateur et surveiller la circulation.
Quand il s’agit d’immobiliser le véhicule, la position P reste le réflexe à adopter, notamment pour se garer. Pour passer en R, il faut toujours s’arrêter complètement : forcer le passage abîmerait la boîte de vitesses. Quant au point mort N, il sert pour les arrêts prolongés ou le remorquage, mais il ne dispense jamais d’actionner le frein à main.
Sur la route, le mode S sport change la donne. Les montées en régime sont plus franches, les rapports tardent à passer, la réactivité s’accentue : ce mode s’adresse à ceux qui veulent un supplément de dynamisme pour doubler ou s’insérer rapidement.
Face à une pente, le mode B (brake) devient l’allié à privilégier. Il accentue le frein moteur et, sur les hybrides ou électriques, favorise la récupération d’énergie. D’autres positions existent selon les modèles : 1/L pour limiter la transmission à un rapport bas, 2 ou 3 pour mieux contrôler la vitesse dans les descentes, ou encore le mode séquentiel +/, pour choisir soi-même les rapports. Même la neige (W) a parfois son propre réglage. Chaque position a sa raison d’être, du démarrage en côte à la circulation urbaine intense.
Enfin, le kick-down complète la panoplie : en appuyant franchement sur l’accélérateur, la boîte de vitesses automatique rétrograde toute seule, délivrant une puissance supplémentaire instantanée.
Boîte automatique ou manuelle : ce que vous gagnez au quotidien
La boîte de vitesses automatique convainc par sa simplicité au quotidien. L’absence d’embrayage libère le pied gauche : on conduit plus détendu, notamment dans les bouchons. Les modèles d’aujourd’hui, qu’il s’agisse de transmission automatique classique, de boîte robotisée ou de variation continue (CVT), équipent aussi bien les citadines que les grandes familiales, chez Peugeot, Renault, Toyota ou Volkswagen.
Quelques bénéfices sautent aux yeux dès les premiers kilomètres :
- le risque de caler au feu rouge disparaît,
- les rapports passent sans à-coups,
- la conduite devient plus fluide, surtout en ville.
La boîte manuelle garde ses fidèles, attachés au ressenti du levier et au plaisir de chaque changement de vitesse. Pourtant, la tendance se dessine : les véhicules hybrides et électriques imposent la transmission automatique, révélant une évolution profonde du marché.
Côté consommation, certains modèles automatiques restent légèrement plus gourmands, même si les progrès techniques tendent à réduire l’écart. Les frais d’entretien et d’achat sont aussi plus élevés. Sur le plan réglementaire, le permis B78 limite la conduite aux véhicules automatiques, tandis que le permis B donne accès aux deux possibilités.
Derrière le choix de la boîte automatique, il y a une quête de confort, de simplicité et de tranquillité. Les technologies évoluent, les comportements suivent. Entre trajets apaisés, conduite adaptée aux nouvelles motorisations et gain de temps, la boîte automatique s’installe durablement dans la vie de l’automobiliste. Un changement de rythme qui, pour beaucoup, devient une évidence.